COMPTE TENU DE LEUR UTILISATION,  il est bien difficile de dissocier l’histoire des DC-8 militaires de celle du Commandement du transport aérien militaire (COTAM). En effet, les vols à longue distance ont, jusqu’au début des années 60, toujours posé quelques problèmes à l’armée de l’Air pour assurer ses missions vers les territoires d’Afrique Noire ou l’Indochine et ceci, du fait qu’elle ne disposait pas d’appareils propres pour la réalisation de ces vols long-courriers.
L’acquisition par l’armée de l’Air d’un premier Douglas DC-6B en octobre 1961, suivi de quatre autres, résoudra en partie ce problème. Les nombreuses péripéties (guerres d’Indochine et d’Algérie) et réorganisations passées, les impératifs opérationnels dévolus au transport aérien militaire sont moins nombreux, aussi le COTAM entre-t-il dans une ère de relative stabilité.
Avec l’ouverture en 1964 du Centre d’essais du Pacifique (CEP), l’armée de l’Air se trouve à nouveau devant le problème de la desserte des centres très éloignés de la métropole. Outre un achat supplémentaire de DC-6B, elle opte pour l’acquisition d’un quadriréacteur long-courrier Douglas DC-8.
C’est en effet à cette époque que les premiers jets (B.707 et DC-8) font une arrivée en force. Ces appareils transforment radicalement les conditions de transport aérien grâce à leurs caractéristiques et performances révolutionnaires : 130 passagers, plus de 5 tonnes de fret au lieu de 60 passagers et 1,5 tonne pour un rayon d’action de 8 000 km contre 5 000 en général pour des appareils équipés de moteurs à pistons. Le choix du DC-8 est quelque peu dicté par une décision du général de Gaulle qui estimait qu’il ne coûterait pas plus cher à l’armée de l’Air de posséder son propre appareil pour les missions de transports spéciaux et les voyages présidentiels que de louer un avion auprès des compagnies aériennes civiles.
Voici l’histoire de ces Douglas DC-8 sous les cocardes françaises, avions qui ont connu une carrière de plus de 36 ans au sein de l’armée de l’Air, transportant les militaires, mais aussi des hôtes de marque vers tous les points du globe avec une régularité exemplaire comparable à celle d’une compagnie commerciale.
Embarquons donc dans l’histoire de ces avions de légende à bord des vols COTAM et SARIGuE…
Article de Régis BIAUX,
paru dans AERO JOURNAL
(avril - mai 2009)