Souvenirs de Détam DJIBOUTI

A partir de 1992, j’ai eu la chance de pouvoir refaire un peu toutes les lignes de l’Estérel, mais cette fois avec Corsair, seul la taille de l’avion changeait, de 147,4 tonnes et 8+ 138 pax, j’étais passé à 330 tonnes et plus de 500 touristes, pour le reste c’était du pareil au même.

 A cette époque, le B 747 100 était beaucoup trop gourmand pour pouvoir joindre directement Paris à La Réunion, et de même qu’Air France faisait escale au Seychelles, ou à Nairobi, nous nous arrêtions à Djibouti pour faire du carburant, prendre quelques PAX et  changer d’équipage, comme l’Estérel, parfois, sauf quand, avec le DC 8, nous ne prenions qu’un pilote, un nav et un mécano lors de l’escale.

Petite anecdote au passage, c’est à cette occasion, vers 1978, avec un DC8 55, que nous avions eu la bonne blague, en redécollant vers La Réunion, à 500 pieds, d’un Up-latch check non satisfaisant, d’où un retour base rapide, car juste en dessous de la mase max à l’atterrissage, et un réglage de switch d’une trappe de train, qui nous a permis de repartir une heure après. T’en souviens-tu Yves ?

 

Mais aujourd’hui je veux vous parler d’un évènement Corsair.

Comme la liaison ORY DJI RUN était régulière, 2 ou 3 fois par semaine, un équipage de relève était mis en place à Djibouti, pendant 2 semaines afin d’assurer les bretelles DJI-RUN-DJI, ce qui nous permettait, entre les vols, de faire quelques belles balades en boutre pour aller sur le sable fin des iles, mais chut, c’est secret...

Comme nous étions logés à l’hôtel, le Sheraton, je crois, sur la presqu’île, et non au Mess, nous allions  dire bonjour de temps à autre sur la Base, car quelques « vieilles » connaissances y trainaient encore.J’ai ainsi eu l’occasion de discuter avec les chasseurs et nous sommes tombés d’accord pour essayer de monter une manipe afin de faire un vol de formation ensemble.

Le tout était de trouver un cadre réglementaire pour ne pas se faire taper sur les doigts.

En cherchant bien dans la Doc locale des furieux, nous avons trouvé un exercice qui leur faisait accompagner, et protéger, un avion de ligne dans la traversée du territoire. 


Comme, par chance, un camarade de Promotion, merci Daniel, était patron du SIRPA à ce moment là, je lui ai proposé de monter cet exercice et de faire un peu de pub dans Air Actualités.

Du coté Corsair, le DG contacté était fana pour faire connaitre un peu plus la compagnie, et attirer les familles de militaires.

Voila comment le 5 octobre 1992, un équipage presque civil, le CDB était ancien d’Air Inter, l’OMN jeune ancien de l’Estérel, Jean-Michel B…. et en copi  mézigue, nous sommes partis pour cette aventure.

Briefing aux chasseurs, qui décollent devant nous, briefing aux PAX pour qu’ils regardent les F 1 et qu’ils ne s’inquiètent pas, la TWR est prévenue et nous voila partis pour un décollage en 09 avec accélération rapide vers 250 kt, virage à gauche, au lieu de notre virage habituel vers la droite, afin de rassembler au dessus de la ville de Djibouti.

Comme vous pouvez le voir sur les photos, tout s’est très bien passé, et tout le monde, équipage, passagers, ainsi que grands chefs ont été contents.


Ce qui est regrettable, c’est que les chasseurs ne disposaient que d’un matériel photographique assez rudimentaire, les clichés ne sont donc pas parfaits.

Plus tard les photos sont bien parues dans Air Actu, les chasseurs ont pu tchatcher avec les hôtesses Corsair, et donc tout est bien qui fini bien.

Quelques années plus tard, les B747 100 ont été remplacés par des B 747 200 qui faisaient l’aller-retour direct sur La Réunion, les « bonnes » relations djiboutiennes entre les beaux chasseurs, qui sentaient bon le sable chaud, et nos belles hôtesses ont donc cessé : je suis certainement très mauvaise langue.

Vous avez ainsi l’explication de ces photos qui ne sont pas habituelles.

Bonne lecture et bons vols, avec Corsair bien évidemment.


Par Jean-Marie LAURAS