Au cœur du système nerveux du DC8

Au cœur de l’escadron de transport 3/60 «Estérel», les mécaniciens navigants sont de tous les voyages. Parmi eux, le sergent-chef Mehdi Zeddoun est un passionné d’aviation. À bord du DC8, il a la lourde responsabilité de veiller au bon état technique de l’avion. Coup de projecteur sur ce «chef d’orchestre» des instruments techniques.

Aujourd’hui, notre mécanicien navigant a 28 ans et travaille depuis trois ans  sur DC8. «Pour moi, c’est le plus bel avion  de l’ancienne génération ; avec lui, on va vite et loin.» Véritable «chef d’orchestre» des opérations techniques à bord de son cher aéronef, Medhi remplit une double mission : il intervient dans la préparation du vol (choix et suivi des routes, calcul du carburant) et assure le suivi opérationnel de l’avion (mise en œuvre et gestion des  systèmes et circuits). Les yeux rivés sur les panneaux électriques, il connaît parfaitement la position des divers instruments, contacts et disjoncteurs. Ce qui l’anime : «c’est d’être au cœur du système nerveux de l’avion et de voir tous ses éléments palpiter».
Dans le poste de pilotage, il est parfaitement intégré à l’équipe de conduite. Il est installé entre le commandant de bord et son copilote. «À bord, chacun connaît son rôle sur le bout des doigts» précise-t-il, le regard brillant. Le contrôle en vol continue.
De sa sacoche noire, Medhi sort son manuel des check-lists. «C’est notre principal outil de travail.» Il réglemente et synchronise toutes les actions à chaque phase du vol : avant/après démarrage des réacteurs, roulage, décollage et montée, croisière, etc.
Vingt minutes avant l’heure du décollage, une longue conversation anime les trois membres de l’équipage. Le commandant de bord se tourne vers le mécanicien navigant et annonce : «Check-list, équipage au complet, avant démarrage des réacteurs.» Commence alors la lecture à haute voix des manœuvres à accomplir.
Mehdi dicte les items et donne le rythme. Les gestes accompagnent les paroles. «Il faut que l’on entende comme une musique. Chaque demande attend une réponse. S’il manque un item ou une action, c’est comme une fausse note sur la partition» précise-t-il.
Au total, il a validé pas moins de onze check-lists et vérifié 250 items lors du vol long-courrier.
Quel que soit la composition de l’équipage, il y a une méthode de travail à appliquer. C’est l’action-contrôle. Il explique : «Quand je manipule la pompe hydraulique, je dois vérifier que la pression monte et contrôler que le niveau est fixe.»
L’action-contrôle permet d’acquérir des automatismes et facilite la vie à bord. Mehdi souligne l’importance de ce procédé : «Toutes les 90 minutes, je relève plusieurs paramètres. Si, en phase de vol de croisière, je dois être remplacé, le mécanicien navigant qui prendrait ma place doit pouvoir reprendre en main les procédures techniques en cours.» La passion du sergent-chef Zeddoun transparaît à travers chacune de ses paroles. Elle lui insuffle une soif de connaissance qui le pousse à comprendre et découvrir sans cesse le monde de l’aviation.
Il est ambitieux et ne rate aucune occasion de s’instruire. «En étant arpète, j’ai pu choisir différents métiers qui gravitent autour de l’avion. Après avoir été mécanicien au sol, je suis désormais mécanicien navigant. Je veux toujours en apprendre davantage» avoue-t-il. Et quand il ne survole pas les continents étrangers, Mehdi s’adonne à son sport favori : le parapente dans les Alpes. Sa devise : être heureux «comme un petit prince».
Air Actualités nº 577 décembre 2004 - janvier 2005

Dans le cockpit du DC8, sanglé sur son siège, le sergent-chef Mehdi Zeddoun s’affaire. Il actionne les boutons sur le panneau latéral droit, garde la main sur le levier carburant, vérifie l’extinction du voyant d’huile… L’aéronef de l’escadron de transport 3/60 «Estérel» est prêt à décoller. En moins de deux minutes, le sergent-chef Mehdi Zeddoun, mécanicien navigant, a contrôlé tous les circuits électriques et terminé la séquence de démarrage pendant la phase de mise en route des réacteurs.

Deux heures auparavant, Mehdi se trouvait sur le tarmac de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle à Paris. Il vérifiait l’état de l’avion avant le départ. Regard noisette et cheveux bruns, ce jeune homme affiche une détermination à toute épreuve : «J’ai toujours été attiré par les métiers de l’aviation et, aujourd’hui j’ai la chance de côtoyer le DC8.» Dès son plus jeune âge, il se découvre une passion pour le «monde de l’air». 

Portrait du sergent-chef Mehdi Zeddoun.
La lecture de Saint-Exupéry renforce ses aspirations. À 17 ans, il réalise son rêve d’enfant : être mécanicien avion. Le concours en poche, il pousse les portes de l’école de formation des apprentis mécaniciens à Saintes et devient arpète.